Nous devrions tous pouvoir vivre notre vie en sécurité, mais le harcèlement et la violence sexuels constituent une réalité quotidienne pour un nombre beaucoup trop de femmes.
Trop de gens vivent du harcèlement et de la violence au travail. Ensemble, nous pouvons exiger que les femmes et les pers. trans et non binaires puissent travailler en paix.
Le harcèlement et la violence sexuels demeurent un très important obstacle à l’accès des femmes à l’égalité, particulièrement en milieu de travail. Ils peuvent varier du harcèlement verbal et psychologique aux touchers importuns et à l’agression physique et sexuelle. De plus, de nombreuses femmes font actuellement l’objet de harcèlement dans les espaces numériques. Les auteurs peuvent être des collègues de travail, des supérieurs et même des clients, des patients ou des membres du public.
Le harcèlement et la violence sexuels peuvent avoir des répercussions graves sur la santé physique, émotionnelle et mentale des femmes et sur leur rendement au travail. Ils peuvent compromettre leur capacité d’avancer en milieu de travail et même leur faire perdre leur emploi.
La moitié des femmes du Canada vivront de la violence physique ou sexuelle. Cette violence peut prendre la forme d’une agression physique ou sexuelle, de propos injurieux, de mauvais traitements émotionnels, de manipulation ou de contrôle financier, d’abus spirituels, de harcèlement criminel ou de traque. Elle peut se produire au travail, à la maison, en ligne ou dans la communauté.
Au Canada, une femme se fait tuer par son partenaire intime environ tous les six jours. Chaque nuit, près de 4 000 femmes – souvent avec leurs enfants – se tournent vers des refuges parce qu’elles ne se sentent pas en sécurité à la maison. Des recherches effectuées par les syndicats du Canada révèlent que près de 40 % des travailleuses ont fait l’objet de violence conjugale, et que, dans la plupart des cas, celle-ci les a suivies au travail et a mis en péril leurs collègues de travail. Le confinement imposé en raison de la COVID-19 a accru la difficulté qu’ont les femmes à accéder aux services car elles sont emprisonnées à la maison avec leur agresseur.
Les femmes ne vivent pas toutes le harcèlement et la violence de la même façon. Les jeunes femmes, les femmes autochtones et les femmes ayant un handicap ont des taux de harcèlement et de violence plus élevés que les autres. Dans le cas des femmes racialisées et immigrantes, des lesbiennes, des femmes bisexuelles et des personnes trans et non binaires, le harcèlement et la violence fondés sur le sexe peuvent être accrus par d’autres formes de discrimination. De plus, elles se heurtent à plus d’obstacles dans l’obtention de services et de soutien.
Les syndicats du Canada rendent les lieux de travail plus sécuritaires pour les femmes en négociant et en faisant des pressions pour l’adoption de politiques contre la discrimination et le harcèlement, de meilleures protections et interventions pour les femmes qui font l’objet de violence conjugale, des protections de la santé et de la sécurité et de meilleurs programmes d’aide aux employées et employés et de soutien. Grâce à ces inlassables efforts, les travailleuses de presque toutes les provinces et les territoires et des lieux de travail sous réglementation fédérale ont désormais droit à de trois à cinq journées de congé payé pour violence conjugale afin que les femmes puissent obtenir les soutiens et les services dont elles ont besoin. Les syndicats du Canada continueront à faire des pressions pour que des lois semblables soient adoptées dans d’autres provinces et territoires.
En 2019, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a adopté une innovante nouvelle norme du travail sur l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail. La ratification de la Convention C190 prouverait que le Canada s’engage à voir à ce que toute personne ait droit à un milieu de travail dénué de harcèlement et de violence.
Les organisations de femmes donnent le pas à la lutte contre le harcèlement et la violence sexuels en assurant des soutiens et des services aux survivantes et en militant en faveur de changements permettant de tenir les auteurs responsables. Cependant, bien que la violence fondée sur le sexe coûte 12 milliards de dollars par année à l’économie canadienne, ces organisations n’ont pas de financement stable et ont du mal à survivre.
Grâce au leadership, à l’éducation et à l’action du gouvernement fédéral, nous pouvons mettre fin au harcèlement et à la violence sexuels. Nous pouvons rendre les lieux de travail plus sécuritaires pour les femmes et nous pouvons nous assurer que l’on croie les survivantes et que les auteurs soient tenus responsables. Joignez-vous à nous pour inciter le gouvernement fédéral à :